Pause
L’heure de la pause, je tente la sieste mais une mouche vient m’agacer, elle bourdonne et se colle à ma peau. Je décide de sortir ; dans la rue, il fait moins chaud que les autres jours, de l’air, vite je respire. Envie de tester le nouveau glacier, je commande une glace à la vanille, avec elle on ne peut pas mentir, si la vanille est bonne alors le reste sera bon. La glace dans un cornet, crémeuse à souhait, ponctuée de petits points noirs qui chatouillent le palais.
Je me dirige vers le parc des Carmes. J’aime bien ce chemin, il parcourt des ruelles, odeur de pierre moisie, des graffitis sur une palissade, des bouquets de fleurs qui s’offrent soudain au détour d’un mur. Je débouche sur une allée, bordée d’arbres elle longe le canal. Je l’appelle ainsi sans vraiment savoir s’il s’agit d’un canal. Au bout le Loir, sa boucle paresseuse d’eau verte et des pontons où souvent des jeunes viennent s’allonger à l’heure du déjeuner.
Juste avant les murs de la mairie cernent une sorte d’arène. On dirait un amphithéâtre, d’ailleurs un jour j’y ai vu un spectacle. C’est là que je les aperçois, assis sur le sol blanc, quelques brins d’herbe ici et là, adossés au béton, dans la poussière. De là où je suis j’ai l’impression que leurs corps sont encastrés l’un dans l’autre, épaules, cuisses, mollets soudés.
Elle a des cheveux longs, bruns, une grande chemise à moins que ce ne soit une robe blanche, lui un jean un peu passé, jaunie, un t-shirt noir, sa tête posée sur son épaule à elle. Il lui murmure à l’oreille, je t’aime, tu es belle, des mots banals sans doute.
Je dois repartir travailler, j'ai un goût de vanille dans la bouche et le désir d'être aimée loin du regard des autres.
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