Vocabulaire
En guise de préambule... Alexandra a posté la photo, je l'ai regardé rapidement. Dans mon cerveau s'est imprimée une palissade en bois, le texte s'est mis en marche tout seul. Le bois, les arbres en place du béton, des murs... Allez savoir !
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photo Vincent Midolo |
Le bois, elle lui en avait parlé un soir. Le bois vient des arbres, avait-elle dit. Il ne connaissait pas ces mots. Bois, arbres. Elle avait continué. Les forêts. Les feuilles, les branches, les écorces, les brindilles. Les racines dans la terre. Les fruits et les graines par lesquels tout commençait.
Ferme les yeux, avait-elle dit ensuite. Elle lui avait chanté le vent dans la canopée. Le bruissement des feuilles, les percussions des branches quand elles se balancent. Puis elle avait raconté le craquement des brindilles. Le ballet des feuilles dans le vent. Le tapis crissant sous les pas.
Ensuite elle avait invité les odeurs. Celles de la mousse déposée au pied des racines, des lichens accrochés à l’écorce des troncs, des feuilles qui se décomposaient dans la terre. Elle lui avait offert un parfum dense, lourd. Il avait senti son nez frémir, comme aspiré, inspiré. Enivré.
Derrière ses yeux clos, il avait vu apparaître une palette de couleurs, un kaléidoscope de lumière. Le monde tournait autour de lui. Alors il lui avait demandé à quoi servait le bois. Les arbres. Les forêts. Les feuilles. Les branches. Les brindilles. Les racines dans la terre. Les graines. Les fruits.
Elle avait parlé de l’air, du feu, de la terre. Elle avait dit, la vie, c’est ce qu’on appelle la vie. Et elle avait expliqué que parfois, on choisissait un arbre et, avec un canif, on gravait un cœur. sur son tronc. Un cœur, avait-il répété, c’était encore un mot qu’il ne connaissait pas.
Alors, elle lui avait parlé de l’amour.
Fabienne Boidot-Forget
15 décembre 2024
Texte écrit dans le cadre
de l'atelier d'écriture d'Alexandra Koszelyk
D'après la photo de Vincent Midolo
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